Cet article date de plus de trois ans.

Science : pour la première fois, des chercheurs tourangeaux prouvent le lien entre pesticides et leucémie

Selon l'étude, une forte exposition aux pesticides, principalement aux insecticides, augmente de 50% le risque de développer une leucémie aiguë myéloïde, un cancer des cellules de la moelle osseuse.

Article rédigé par franceinfo - Avec France Bleu Touraine
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Un agriculteur épand des pesticides dans un champ de Bailleul (Nord). (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Des chercheurs du CHU de Tours ont prouvé, pour la première fois, le lien entre exposition professionnelle aux pesticides et leucémie aiguë myéloïde, rapporte mercredi 17 février France Bleu Touraine. L'étude de ces chercheurs tourangeaux, publiée dans la revue Scientific Reports, l'a démontré, en analysant les données scientifiques publiées ces 75 dernières années.

La validité de cette démonstration concerne uniquement les leucémies aiguës myéloïdes, un cancer des cellules de la moelle osseuse, qui apparaît soudainement chez les adultes exposés à des facteurs à risque. Selon l'étude, une forte exposition aux pesticides, principalement aux insecticides, augmente de 50% le risque de développer cette maladie.

L'espoir d'une reconnaissance de cette leucémie comme maladie professionnelle

Pour parvenir à cette démonstration scientifique, les chercheurs ont analysé les données de 14 publications médicales, parues dans le monde entre 1946 et 2020 et réunissant près de 4 000 patients atteints de leucémie ainsi que près de 10 000 patients témoins.

"Cette démonstration est inédite, car c'est la première fois que l'on établit clairement le lien entre une exposition forte aux pesticides et l'apparition de leucémies aiguës myéloïdes", explique à France Bleu Touraine le professeur Olivier Hérault, chef du service d'hématologie biologique au CHRU de Tours, en charge de l'étude. La majorité des patients sont des agriculteurs, mais la leucémie aiguë myéloïde n'est pas encore reconnue comme une maladie professionnelle. "La publication de cette étude va peut-être changer les choses", espère le professeur Olivier Hérault.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.